Martaa

..J'ai pas passée un jour sans t'aimer.J n'ai pas passée une seule nuit sans te serrer dans mes bras. Je n'ai pas pris une tasse de thé sans maudire la glorie et l'ambition qui me tiennent eloignée de l'âme de ma vie... Mon adorable Daniel est seul dans mon coeur, occupe mon espirit, absorve ma pensé. Si je m'enloigne de toi avec la vitesse du torrent du Rhône, c'est pour te revoir plus vite. Si, au milieu de la nuit, je me lève pour travailler, c'est que cela peut avancer de quelques jours l'arrivée de ma douce ami; et cependant , dans ta lettre du 23 au 26 ventôse, tu me traites de vous. Vous toi-meme!!! Ah! Mauvaise!Comment as-tu pu ecrire cette lettre!Qu' elle est froide! Et puis, du 23 au 26, restent Quatre tours qu’as-tu fait puisque tu n’as écrit à ton mari?...Ah! mon ami, ce vous et ces Quatre tours me font regretter mon anticue indifference. Malheur à qui en serait la cause!...Vous! Vous! Que sera-ce dans quinze jours? Mon âme est triste; mon coeur est esclave et mon imagination m’effraie. Tu m’aimes Moniz; tu seras consolé. Un jour, tu ne m’aimeras plus; dis le moi: je saurai au Moniz mériter le malheur…Adieu, tourment, bonheur, espérance et âme de ma vie… Je ne te demande ni amour éternel, ni fidélité mais seulement vérité, Franchise sans bornes. Le jour où tu me diras – Je taime moins- sera le dernier jour de mon amour ou le dernier de ma vie… Souviens-toi de ce que je t’ai dit quelquefois la nature m’a fait l’âme forte et decidé. Il t’a bâtie de dentelle et de gaze. As-tu cessé de m’aimer? Pardon, âme de ma vie… Mon coeur est entièrement occupé par toi, des craintes qui me rendent malhereuse…
Adieu! Ah si tu m’aimes moins, tu ne m’auras jamais aimé. Je serai alors bien à plaindre…